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santeenvironnementLes médias ont largement couvert, ces derniers jours, les pics de smog de plus en plus longs et fréquents dans la région de Montréal. L’hiver 2009 a battu tous les records : 48 jours de smog sur 90 (un jour sur deux!), soit trois fois plus que l’hiver précédent (16 jours) et cinq fois plus que l’hiver 2005 considéré à l’époque (pour le mois de février) bien exceptionnel (9 jours). Plus il fait froid, plus il faut chauffer !!!

 

Les 100 000 poêles et/ou foyers au bois (et à l’huile !) de Montréal sont responsables de 50 à 60 % de cette pollution atmosphérique. Les véhicules, qui roulent notamment sur le diesel, libèrent 18 % des particules fines, oxydes d’azote et composés organiques volatiles toxiques qui s’accumulent et forment l’ozone mortel, faute de vents. 1000 personnes en meurent chaque année au Québec, surtout dans la métropole.

 

Un troisième facteur, passé souvent sous silence, contribue également à cette toxicité de l’air : les abrasifs ou sels de voirie répandus sur la glace pour éviter les dérapages.

 

Ceci n’est qu’un petit exemple de plus pour nous rappeler que l’environnement est un facteur déterminant pour le maintien en bonne santé. L’impact de la qualité du sol, de l’eau, de l’air sur notre organisme est évident. Malgré cette menace réelle sur la santé publique, on continue à polluer. Les mesures prises demeurent très faibles et insuffisantes.

 

La pollution industrielle, les pluies acides, les gaz à effet de serre, l’amincissement de la couche d’ozone, la contamination des sols, la prolifération des insectes porteurs de microbes, les canicules, l’eau contaminée, les pesticides, l’usage de peintures ou d’essences contenant du plomb (encore dans plusieurs pays), l’occupation d’habitations insalubres, le manque de systèmes sanitaires adéquats, l’environnement malsain des travailleurs, la prolifération de bactéries, de bacilles et de spores à cause de moisissures répandues dans les bâtiments, les bureaux munis de fenêtres qui ne s’ouvrent pas et mal ventilés, constituent des dangers graves pour la santé des êtres humains, aussi pour la vie végétale et animale. Des millions de personnes en meurent chaque année.

 

Pour n’en citer que quelques exemples, la bilharziose, causée par le contact avec l’eau polluée, tue encore, en 2009, des millions de personnes en Afrique, notamment au Burundi où un habitant sur huit en est atteint. La malaria, le choléra, la typhoïde fauchent annuellement des millions de vies sur plusieurs continents.

 

Les émissions de monoxyde de carbone, d’oxyde d’azote, de plomb, de benzène, de dioxyde de soufre, de mercure et d’hydrocarbures causent la bronchite, la leucémie, le cancer. Ils se déposent dans l’organisme, perturbent les systèmes hormonal, nerveux et reproducteur, pénètrent dans les gènes et dans le lait maternel, sont transmis aux nouveau-nés.

 

Les incendies de forêts, les éruptions volcaniques extrêmement polluantes, les terres dévastées par l’abattage sauvage d’arbres dégagent également plusieurs gaz qui contribuent davantage à la pollution de l’environnement.

 

Les désastres écologiques accidentels comme Tchernobyl (26 avril 1986), Saint-Basile-le-Grand (23 août 1988), le naufrage de pétroliers (assez courants), ont leurs effets pervers sur le bien-être des gens, la qualité de leur nourriture et les écosystèmes.

 

Cette réalité est devenue notre lot quotidien. Il y a vingt ans, les scientifiques nous avertissaient du danger à venir. Maintenant nous y sommes pour vrai et tout se précipite.

 

Un commissaire européen à l’Environnement, Stavros Dimas, vient d’avouer : « Même si nous réduisons à zéro nos émissions de gaz à effet de serre, à ce stade, il n’est plus possible d’inverser la machine du changement climatique et ses conséquences sont irréversibles. Aucun pan de nos économies n’échappera à cela. »

 

Seulement en Europe, entre 6 et 31 milliards de dollars seraient dépensés chaque année d’ici à 2030 pour tenter de minimiser les dommages causés par ces bouleversements climatiques, évalués à 25 milliards d’euros depuis 1998. Ça aurait coûté moins cher si on s’était mobilisé plus tôt.

 

La réduction des GES de 20 % n’est plus efficace. Il est question aujourd’hui de 30 % par rapport à leurs niveaux de 1990 si on veut éviter les deux degrés additionnels redoutables en 2050.

 

Les experts, réunis à Copenhague, confirment le rythme accéléré du réchauffement, avec comme retentissements : ouragans plus fréquents et plus intenses, pénuries d’eau, inondations meurtrières, températures extrêmes, récoltes menacées, etc.

 

Le corps humain saura-t-il s’y adapter ? Sa santé serait-elle à la hauteur de ses ambitions ?

 

La crise environnementale qui s’accentue déclenche malheureusement une crise économique, sociale, humanitaire. La santé n’y échappe pas.

 

Bernard Anton, Ph. D.

Auteur de Plaidoyer pour la Terre et les Vivants

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