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Posts Tagged ‘pétrole’

alguesAprès le maïs, le blé, la canne à sure, le soya, la pomme de terre et la betterave, d’autres plantes sont également transformées en biocarburants. Ces richesses naturelles, adoptées comme substitut au pétrole, alors que leur vocation première est de nourrir les gens, ont fait un tollé controversé dans les médias ces derniers mois. Cette fois-ci, c’est de végétation non comestible qu’il est question, donc, qui n’enlève pas de nourriture de la bouche des affamés, mais…

Les algues microscopiques, organismes en suspensions dans l’eau composés de cellules indépendantes, captent le CO2 (responsable, comme on le sait, de l’effet de serre) et aussi l’énergie du soleil et l’emmagasinent. Leur cellule, sans membrane, contient de la chlorophylle A qui produit de l’oxygène par le processus de la photosynthèse. Comme les plantes, elles purifient l’air. La science est capable aujourd’hui de transformer facilement l’énergie solaire captée dans ces cellules en carburant à peu de frais.

Des chefs de pétrolières américaines sont déjà impliqués dans cette nouvelle écoindustrie. Ils mettent au point des bioréacteurs alimentés avec cette gelée verte. Ces algues contiennent des sucres et de l’huile aisément convertissables en biodiesel. Boeing compte incorporer cet algocarburant au kérosène utilisé dans ses moteurs d’avion.

Cette nouvelle découverte, va-t-elle déclancher un nouveau débat entre les tenants de la fertilisation urgente des mers en vue de la multiplication des planctons (sorte d’algues) qui sont des séquestreurs naturels de gaz carbonique et les tenants de la nécessité de trouver d’autres alternatives au pétrole ? Sacrifierait-on les algues, comme on sacrifie les arbres, pour leur donner une autre fonction jugée plus utile ou plus rentable ? L’essence l’emporterait sur l’air pur une fois tous les deux pesés sur la balance ?

D’un autre côté, les déchets des usines de jus d’orange (pulpe, pelure, jetées jadis aux poubelles) sont également valorisés et exploités maintenant comme matière première en raison de leur haute teneur en sucre. Après quelques jours de fermentation, ces déchets organiques sont prêts à produire du bioéthanol. Les plus grandes usines qui fabriquent de l’essence avec les restes des oranges sont situées à Valence (Espagne), royaume des orangerais. Cette nouvelle industrie y a créé beaucoup d’emplois, a revitalisé l’économie chancelante de la région et a rendu possible le travail proche du lieu de résidence d’un grand nombre de citoyens. C’est dans ce haut lieu de récupération et de revalorisation que le GIEC a décidé de se réunir, février dernier, et de publier son quatrième rapport.

Un jour peut-être, les algues bleues qui envahissent les plans d’eau, entreraient, avant leur prolifération (100 000 cellules par millilitre d’eau et plus) et avant leur vieillissement qui les transforme en toxines, dans cette catégorie de ressources naturelles prisées pour leur potentiel de séquestrer le gaz carbonique ou de produire éventuellement de l’énergie pour les moteurs.

Bernard Anton (BEN)

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